Hélène Merrick avant - pendant-après Starfix

Ecrivain.illustratrice

Ici seront publiés des livres entiers, texte et illustrations. A très vite!

Hélène Merrick

Cinéma : Starfix, Métal Hurlant, Revue du Cinéma, Ciné News.

Cinéma : Starfix, Métal Hurlant, La Revue du Cinéma, Ciné News ...

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Des beaux livres, des beaux articles, des beaux dessins en couleur et en noir et blanc

13 livres publiés à ce jour (2020)

Romans, biographies d'acteurs et réalisateurs, enquêtes criminelles, souvenirs de Starfix, Ciné-News, Métal Hurlant...

12/12/2021

Hors d'Oeuvre : Panique au bout du stylo

QUE FONT LES ECRIVAINS ?

Se lèvent-ils réellement à 4 heures ou six heures du matin, pour noircir papier ou écran jusqu’à midi sans débander? Se forcent-ils réellement, chaque jour que Dieu fait, à s’asseoir plusieurs heures devant leur table, papier, cahier, écran ? S’arrêtent-ils réellement le coeur content, la cervelle nettoyée, la conscience tranquille, le portefeuille assuré, après cette matinée laborieuse? Amélie Nothomb, Paul Auster et Simenon sont-ils l’exemple à suivre ? Prennent-ils réellement un déjeuner frugal avant d’aller déambuler dans la campagne, le long des quais ou dans les allées d’une bibliothèque? Les femmes écrivains font-elles la même chose que les hommes, qui, quoi que des progrès aient été faits, ne s’occupent ni du ménage, ni des courses, ni de faire les lits, de ranger la vaisselle, le linge, de repasser, de songer aux repas, aux enfants s’il y en a, de ne pas se laisser aller en savates, robes de chambres, le cheveu gras sur un visage non maquillé, d’échanger le confortable survêtement contre une “toilette” aguichante l’heure venue de retrouver son (au choix) mari, fiancé, amant, maître, employeur, éditeur, agent, copain, voisin, béguin....? Les écrivains emmagasinent-ils scrupuleusement et régulièrement des informations pour nourrir leur labeur du lendemain matin? S’adonnent-ils réellement à la méditation? A la lecture de classiques? Piochent-ils dans Flaubert, Bernanos, Hugo, Stendhal, Balzac, Maupassant, Zola...? Vérifient-ils leur syntaxe, leur orthographe, leur grammaire, dans le Grévisse, le Bled, les dictionnaires, les encyclopédies? Font-ils réellement des fiches? Des plans? Des synopsis? Savent-ils comment leur livre finira? Savent-ils ce qui se passera au milieu du livre? Sont-ils sûrs de leur première phrase? Rangent-ils leurs projets dans des classeurs bien étiquetés? Les sauvegardent-ils sur des USB, antiques disquettes, des zips, des zaps, des clefs de sol, des crottes d’aliens, du guano divin, des tableaux noirs, des listes de courses, des tatouages indélébiles? Sont-ils capables de continuer un ouvrage commencé? Sont-ils inspirés tous les jours? Ont-ils la vocation? Sont-ils exaltés devant leur page vierge? Envoûtés par leur inspiration? Extasiés par ce qu’ils ont pondu? Sortent-ils voyager et vivre leurs aventures comme Hemingway ou Cizia Zike? Les vrais écrivains sont-ils agoraphobes? Misanthropes? Taciturnes? Solitaires? Ou mondains, sociables, programmés, déterminés, dressés, par le Hasard, la Nécessité, le Feu sacré? Sont-ils mus par une impulsion plus forte que la paresse? (L’appât du gain ne s’applique probablement qu’à un pour dix mille, à mon avis, des forcenés comme Serge Brussolo le génie, qui a ramé financièrement des décennies durant malgré ses idées foisonnantes, doivent être bien placés pour en parler !) Si je suis écrivain, alors je n’ai rien de commun avec tous ces gens-là: -- Ma vocation était tout autre mais : j’écris mieux que je ne chante, danse, dessine, peins, couds, sculpte ou autre (ce qui reste à prouver dans tous ces domaines, puisque j’y ai ce qu’on nomme avec indulgence “un petit talent”, tout petit ! ) -- Je n’aime pas me lever aux aurores, à moins d’avoir dormi neuf heures, ce qui n’est jamais le cas de toutes façons, même si je me lève à neuf, dix ou onze heures (très rare) du matin. -- Je ne peux pas travailler dans une maison en désordre, avec un ou des lits défaits, une table non débarrassée, une poubelle pas sortie, un bureau en pagaille, des corvées à terminer (courrier, téléphone, poste, banque, pharmacie, courses, membres de la famille sur le dos, patrons et petits chefs de tous acabits sur le paletot, et Jean Passe, et Jean Sans Terre et pot de terre contre pot de fer, David empaffe Goliath et j’emmerde tout le monde enfin, puisque tout le monde m’emmerde.) -- Je ne peux pas écrire si je n’ai pas fait ma toilette. Comme tous les matins et tous les soirs. Rester avec soi-même est déjà assez dur pour ne pas en plus être sale. Rester avec les autres peut être plus facile quand on n’a pas envie de travailler parce qu’ils fournissent un prétexte pour ne rien faire. Rester avec les autres peut être plus difficile quand on a justement une soudaine envie de raconter un bout d’histoire ou quand par hasard (souvent incompréhensible et quasi miraculeux), on a une idée, une grande, une bonne idée, ou plusieurs petites qui vont s’agglomérer pour composer une pièce montée.

Tous les prétextes sont bons pour ne pas m’asseoir devant la table, le bureau, papier, écran, etc... -- Quand je m’installe enfin, après moult tergiversations, une irrépressible envie de dormir me saisit, quand ce n’est pas une série d’épuisants bâillements qui m’indiquent que je dois: manger, m’allonger, me reposer, me promener, regarder la télé, lire un peu, me faire un café grec, français ou américain, pardon pour les Italiens, leur café est trop viril pour moi, préparer le repas ou plier le linge. Eventuellement téléphoner à quelqu’un de proche, fumer une clop ou boire un coup, ce que je me retiens perpétuellement de faire, croyant préserver ma santé d’une série d’abominables catastrophes. -- Quand je lis un livre qui me plait, je me persuade de ne jamais réussir à faire mieux ou au moins aussi bien. -- Je trouve que tout a déjà été raconté, y compris toutes mes histoires, y compris même ma propre vie, si tant est que ce soit possible. -- Je constate que mon vocabulaire est limité, que j’ai oublié tous les beaux mots et les belles tournures lus naguère dans Balzac, Zola, Flaubert, Lautréamont, Hugo, Colette... -- Je pense que je n’intéresse personne -- Je suis certaine que personne ne veut de moi -- Je pense que je ne sers à rien -- Je me dis que je ne manquerai à personne -- Je me dis que je n’ai aucune mission sur cette Terre -- Je conclus qu’il serait temps de disparaître Et après, parfois, j’écris. Un paragraphe, ou deux pages, ou six pages. Et ça me fait plaisir. Et ça me fait du bien. Mieux qu’une cuite, mieux qu’un gueuleton, mieux que des galipettes, peut-être même mieux que de regarder Angel et Buffy la tueuse de Vampires. Ce qui est tout de même le comble de la jubilation pour une rêveuse de naissance.

Hélène Merrick, Artisan en écriture




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On trouve quelques-uns de mes livres chez Metaluna Store (7 rue Dante, Paris 5ème) :


"La Fille de Starfix" (Souvenirs de la revue Starfix 1983/1990 et après)


"Dans leurs Gros Bras" (Van Damme, Stallone, Schwarzenegger, Dolph, Chuck, Carl Weathers, Bronson...)


"Klaus" (Une histoire d'amour avec Kinski)


"Les Cellules étoilées" (une comédie fantastique)


"Lélène et les Aliens" (un conte de Science-Fiction illustré)

7 Rue Dante

75005 Paris France

01 75 42 65 71